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Formation aux métiers de la culture : une offre dérisoire et peu adaptée

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Formation aux métiers de la culture : une offre dérisoire et peu adaptée

05-08-2012
Formation aux métiers de la culture : une offre dérisoire et peu adaptée

Mehdi Azdem n’a évidemment pas découvert les métiers de la culture au lycée ou en déambulant au Salon de l’étudiant. «On ne m’a jamais parlé de cursus culturels en orientation», s’étonne (à moitié) le jeune homme de vingt-quatre ans qui s’est engouffré, après le tronc commun, dans cet interminable entonnoir appelé «Sciences économiques». «Mais mon obsession pour les arts ne m’a pas quittée un seul instant, confie le passionné. Pendant mes années lycéennes, je n’ai cessé de dévorer les bouquins d’histoire de l’art de mon père». Heureusement que certains parents font le boulot de l’école, quand celle-ci se préoccupe des arts comme des chaussettes de ses élèves. 

«Mon père est peintre et sculpteur, et ma mère travaille dans un musée», explique fièrement Mehdi qui, dans cet environnement, a pu cultiver sa vocation sans brimades. Résultat : bac en poche, l’étudiant se hâte de s’inscrire à la fac des lettres et des sciences humaines de Ben M’sick qui propose une formation très sélective en culture. «J’y ai d’abord fait une licence en médiation culturelle, avant d’opter pour le master d’ingénierie culturelle et artistique. Selon Claude Mollard, le créateur de ce concept, la culture a besoin d’ingénieurs qui vont, comme en architecture ou en génie civil, apporter des solutions en termes de qualité, de coûts et de délais d’achèvement des projets. Je viens de terminer ma première année avec succès !» 

«Ce master est comme une oasis dans un désert sans fin»


Dans un an, Mehdi Azdem sera prêt à intégrer le monde du travail. «Sans cravate ! L’habit ne fait pas le moine», prévient-il. Cet été, notre anticonformiste est en stage à la Fabrique culturelle des anciens abattoirs, où il trotte à sa guise entre les vieilles étables et les chambres (naguère) froides. «J’informe les gens sur les activités des Anciens abattoirs via Facebook, mailing et, dans une poignée de jours, à travers le site web des Anciens abattoirs. Vous avez dû me voir souvent inonder les pages et les murs d’invitations au cycle cinéma “Aji Tfarraj f’lbatoir”, par exemple. Je m’occupe aussi de la coordination et de l’organisation de ces activités sur le terrain. Je fais des propositions pour étoffer la programmation artistique». Goulument, l’apprenti médiateur met en pratique les précieux enseignements reçus à la fac. «Cette formation, c’est comme une oasis que j’ai découverte après avoir longtemps vogué dans un désert aride, sans fin». 

Mehdi exagère à peine. En 2003, Amina Touzani décrivait ce néant culturel dans son livre Culture et politique culturelle au Maroc (Éd. La Croisée des chemins). À l’époque, il n’existait pas encore de formations aux métiers de la culture à l’université : «L’examen du dispositif d’enseignement artistique nous montre la fragilité du réseau de formation et, surtout, son inadéquation qualitative aux besoins du pays, notamment dans les domaines de la scénographie, du cinéma, de la télévision, du graphisme de publicité, de la muséographie, de la restauration… Des filières pour lesquelles la demande existe mais la formation est absente», déplorait la professeure universitaire.

Depuis, des licences professionnelles ont commencé à éclore timidement dans certaines facultés à Casablanca, Rabat et Mohammédia, et à séduire les étudiants. «Ma formation à la fac de Ben M’sick est riche par la qualité des enseignants et des matières proposées, entre anthropologie, management culturel, sociologie culturelle et pratiques artistiques. Je la recommande vivement autour de moi. On peut s’y inscrire jusqu’à fin juillet», encense Mehdi Azdem, le jeune stagiaire des Anciens abattoirs. 
Il y a, cela dit, un hic de taille. Ces aimables oasis ne peuvent accueillir qu’une poignée d’assoiffés de culture par année universitaire. À titre d’exemple, Mehdi Azdem fait partie d’une promotion de vingt-cinq étudiants. Considérons à présent les autres enclaves culturelles (vous verrez, on va vite en faire le tour). À la fac des lettres d’Aïn Chock, la filière «Métiers du livre» sélectionne, pour sa licence professionnelle, 20 à 30 étudiants «selon la qualité du réservoir des candidatures», explique le directeur de la filière, le Pr Kacem Basfao. Pareil pour la licence en médiation culturelle proposée par l’Université Hassan II de Mohammédia, qui n’admet guère plus de vingt étudiants par an. Quant à la faculté des sciences de l’éducation de Rabat, elle a retenu trente dossiers pour sa promotion 2009-2010. Soit une petite centaine d’admis chaque année, toutes filières culturelles confondues ! Un fétu de paille comparé au nombre de bacheliers (177 490 personnes en 2011). 

Plein d’optimisme mais pas d’illusions, Anas Bougataya acquiesce mollement. «Ni les établissements ni la formation ne suffisent. En plus, les maigres cursus dont nous disposons au Maroc sont encore trop généralistes, ratissent trop large et permettent rarement de se spécialiser», regrette cet étudiant en deuxième année de lettres, avide de livres et d’arts, qui rêve de fonder et de gérer rien moins qu’une «agence de création, de production, de management artistique et de promotion culturelle». «La culture est, hélas, très souvent considérée comme un luxe, quelque chose de totalement superflu», soupire Anas, dont le souhait le plus ardent est de voir des régiments d’archéologues, de galeristes, de commissaires-priseurs, de spécialistes en conservation du patrimoine ou en restauration d’œuvres d’art pulluler dans toutes les universités. 

«Bon, il est vrai que les Marocains ont des préoccupations plus vitales, concède l’étudiant. Mais de grâce, n’oublions pas que la culture est une fenêtre grand-ouverte vers l’épanouissement des individus. Son enseignement est primordial, ça fait avancer les peuples». Notre lettré psalmodie Milan Kundera : «La culture, c’est la mémoire du peuple, la conscience collective de la continuité historique, le mode de penser et de vivre». Amen !

Des étudiants contraints de se former sur le tas   

Comme il n’est pas de nature à baisser les bras, Anas bricole, trouve toutes sortes d’expédients en attendant de finir sa deuxième année en littérature française et de pouvoir ainsi s’inscrire en médiation culturelle. L’étudiant est de tous les événements, il côtoie ce qu’il appelle ses «agitateurs culturels préférés, comme Fouad Laroui, Driss Jaydane ou Jamal Abdenassar». Il ne rate aucune activité proposée par les instituts culturels étrangers et n’hésite pas, quand on le lui demande, à mettre la main à la pâte. Après plus d’un mois passé à flâner au musée Abderrahmane Slaoui et à y expliquer, pour le compte de l’Institut français de Casablanca, les moindres détails de l’exposition Gabriel Veyre, le jeune homme est plein de gratitude : «Les 40 jours les plus instructifs de ma vie ! Un contact permanent avec les visiteurs, médias, écoliers, artistes, auteurs et hommes politiques. J’y ai affiné ma sensibilité et aiguisé mon sens de la précision pour prodiguer des informations justes et pertinentes aux visiteurs. Je tiens, pour tout cela, à saluer le service de la médiation de l’Institut français». Quand on lui demande son avis sur l’action de l’État pour l’enseignement de la culture, Anas Bougataya est tout de suite moins élogieux : «J’ai un peu discuté avec le ministre de la culture. M. Sbihi semblait animé de bonne volonté, il m’a parlé d’un partenariat avec l’Éducation nationale pour créer des filières culturelles dans les lycées, un peu comme l’option cinéma qu’on trouve dans les lycées français. Mais la réalité sur le terrain jure avec les promesses. Le ministre n’a même pas pu défendre l’augmentation du budget de son ministère dans la Loi de finances 2012, qui stagne donc à 0,2% du Budget de l’État».

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